jeudi 13 septembre 2007

GPEC : Gé Pas Encore Commencé !

on dirait un peu le texte d'un SMS rédigé par un ado mais non, c'est bien le titre plagié sur la rédaction d'un SMS façon ado et destiné à faire sourire du nouvel article de rh et com.

mais que se passe-t-il? Quel est ce regain d'intérêt pour la formation continue, l'apprentissage, le tutorat, la prévision....?

petite explication pour les lecteurs (et les lectrices mais elles elles auraient compris) non aguerris. La GPEC, Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences, toutes les entreprises la pratiquent ou tournent autour depuis 20 ans sans le savoir. Il s'agit de la conception, la mise en œuvre et le suivi de politiques et de plans d'actions visant à réduire de façon anticipée les écarts entre les besoins et les ressources humaines de l'entreprise (ressources quantitatives et qualitatives) en fonction de son plan stratégique et des évolutions sectorielles.

recruter ou former, c'est de la GPEC? Oui si ces actions sont mises en oeuvre dans un système cohérent et qu'on leur a assigné un but précis relatif à la stratégie de l'entreprise et à l'anticipation des évolutions.

la GPEC est une réelle opportunité dans le sens où elle mobilise les salariés sur les besoins de l’entreprise et sur leur employabilité. Elle facilite les réflexions sur l’évolution des métiers en donnant à chacun les moyens d’anticiper.


là où ça devient rigolo, c'est que les entreprises ont jusqu'au mois de janvier (le 18) pour négocier un accord en application de la loi (article 79 de la loi du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale) sous peine de voir des plans de sauvegarde de l'emploi suspendus.

en effet, selon l’article L321-1 du code du travail, le licenciement pour motif économique ne peut être évoqué que « lorsque tous les efforts de formation et d'adaptation ont été réalisés et que le reclassement de l'intéressé sur un emploi relevant de la même catégorie que celui qu'il occupe ou sur un emploi équivalent ou, à défaut, et sous réserve de l'accord exprès du salarié, sur un emploi d'une catégorie inférieure ne peut être réalisé dans le cadre de l'entreprise ou, le cas échéant, dans les entreprises du groupe auquel l'entreprise appartient. Les offres de reclassement proposées au salarié doivent êtres écrites et précises. » Toute autre preuve ne sera pas prise en compte et le licenciement sera alors considéré comme nul.

on considère ici que la mise en oeuvre d'une politique de GPEC peut atténuer les conséquences d'un plan. C'est plus que vrai mais ce n'est malheureusement pas pour cela qu'il faut entamer la démarche. Elle est tout bonnement incontournable dans toutes les entreprises pour faire face aux départs à la retraite, à la rareté des profils, à l'évolution des métiers... Cette loi a mis les DRH devant le fait accompli et jette la suspicion sur ceux qui souhaitent entrer en négociation; une centrale syndicale a-t-elle intérêt à négocier une disposition qui selon la loi et la jurisprudence ouvrira à l'entreprise la possibilité de présenter un plan social? Les entreprises doivent recourir à des tonnes de pédagogie, d'explications, d'engagements pour rattraper le coup alors que le sujet était si simple. Quelle perte de temps!

rh et com aime la GPEC mais n'aime pas que les lois ne soient pas réfléchies jusque dans leurs conséquences négatives ni que leur esprit soit détourné par des mauvais.

en même temps, c'est peut-être comme pour le développement durable, peu importe la motivation première, pourvu qu'on y aille.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord.
Cette approche législative est d'autant plus dommageable, que mettre en place les bases d'une GPEC (référentiels métiers + compétences & profils, filières de mobilité fonctionnelle...) demande généralement un temps important - voire une ressource dédiée , ce que toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre - et on risque de bacler les prérequis indispensables à une GPEC pertinente, le tout pour répondre à un impératif légal...